Prévisionnement en ligne, Novembre et Décembre 2020

(actualisé le ) par MAHÉ Jacqueline

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1- LE PÈRE DE NAFI de Mamadou Dia, Sénégal,1h49.
Sortie prévue : 6/01/2021
Une sorte de tragédie grecque qui se déroule dans une petite ville reculée du Sénégal.
Deux frères s’opposent et à travers eux, deux visions du monde : l’un est un imam modéré et l’autre collabore volontiers avec les islamistes qui veulent annexer la région.
Mais leurs enfants s’aiment : Nafi, fille de l’imam, rêve de partir faire des études scientifiques à Dakar avec son amoureux Tokara, fils de l’autre frère....
Ils attendent la bénédiction de leurs parents qui tarde à venir, leur futur mariage devenant l’enjeu du conflit des deux pères....
Ce film est à voir, les sujets abordés sont importants et toute œuvre émanant de l’Afrique mérite l’attention, tant sa production cinématographique reste encore trop marginale !
Néanmoins, quelques réserves peuvent être formulées : tout est trop esthétique : les costumes, les couleurs, les décors.... Si l’actrice qui joue Nafi est convaincante, ce n’est pas le cas de plusieurs autres comédiens qui donnent par moments le sentiment d’être sur une scène de théâtre.....

2- LES SORCIÈRES D’AKELARRE : de Pablo Agüero, Espagne, 1h30.
Sortie prévue le 24 Mars 2021
Nous avions eu le grand plaisir d’accueillir Pablo Agüero en 2015 pour la promotion de son long métrage « Eva ne dort pas » qui nous avait fortement impressionné à l’époque.
Rappelons que PA est un réalisateur argentin mais a un lien particulier à la France et d’ailleurs, le film dont il est question aujourd’hui se passe au pays basque français, au début du XVII ème siècle.
A ce moment-là, les hommes du village sont partis en mer.
Ana, 17 ans, avec d’autres filles de son âge, participe à une fête dans les bois, la nuit. À l’aube, elles sont arrêtées par le juge de la région et accusées de sorcellerie. Au cours de multiples interrogatoires, elles sont poussées à avouer tout ce qu’elles savent sur le Sabbat, une cérémonie magique au cours de laquelle le Diable est censé adouber ses servantes et s’accoupler avec elles... Mais elles sont astucieuses et développent des subterfuges, dont les femmes ont souvent le secret, pour donner le change et gagner la partie.....
Je n’ai pas été séduite par le thème du film mais sa qualité artistique est évidente au niveau de la photo, le cadrage, la musique, le jeu des acteurs.....
Avis aux amateurs

3- KUESSIPAN : de Myriam Verreault, Québec, 1h57.
Sortie prévue le 27 Janvier 2021
Deux amies inséparables grandissent dans une communauté autochtone du Québec appelée les Innus. Mikuan vit au sein d’une famille aimante tandis que Shannis peine à se construire une vie à la suite d’une enfance chaotique. Enfants, elles se promettent de toujours rester ensemble.
À l’aube de leur vie d’adulte, leur amitié se craquelle : Mikuan est amoureuse d’un jeune homme blanc et à l’ambition de sortir de leur communauté tandis que Shannis est déjà mère de famille et s’accroche à son homme, violent et cabossé, comme elle......
Leur amitié pourra t-elle survivre à ces différences ?
C’est un film à projeter sans aucune réserve, y compris à Plougonvelin
C’est un film tendre et sensible, malgré la dureté de la vie qui se déploie sur l’écran.
Le film est bien rythmé, bien joué ; l’actrice qui incarne Mikuan est superbe avec ses rondeurs qui débordent un peu de tous les côtés...

4- COLLECTIVE : de Alexander Nanau, Roumanie, 1h49.
Sortie en Octobre 2020.
Film documentaire
Octobre 2015 : un incendie dans une boîte de nuit de Bucarest appelée le Colectiv Club fait quelques dizaines de mort sur le coup mais également une soixantaine de blessés qui, malgré leur hospitalisation dans un service hospitalier équipé pour prendre en charge les grands brûlés, meurent les uns après les autres.....
À partir du témoignage d’un médecin, une équipe de journalistes de la gazette des sports se met à enquêter et révèle peu à peu, mais avec détermination, la corruption du système sanitaire roumain......
Le film suit pas à pas ses avancées..... avec des moments de sidération devant l’impensable, une sensation d’écœurement souvent...... mais au bout, la satisfaction de voir que l’investigation peut aboutir et entraîner quelques changements.....
À projeter sans retenue

5- VITALINA VARELA : de Pedro Costa, Portugal, 2h10.
Film qui a obtenu le Léopard d’or au festival de Locarno 2019
VITALINA VARELA joue son propre rôle : une capverdienne de 55 ans qui, après 25 ans d’attente, obtient son billet d’avion pour Lisbonne afin d’y retrouver son mari. À son arrivée, on lui apprend que son mari a été enterré 3 jours avant et elle s’installe dans sa chambre, découvre son environnement, son entourage, son dénuement.....
La caméra déambule dans les ruelles du quartier, suit les compagnons d’infortune de son mari, tout cela au pas, la lenteur donne de l’épaisseur à la vie de ces expatriés....
Les couleurs sont sombres mais entourent parfois un rayon de lumière.....
La laideur, la misère, le désespoir sont filmés avec beauté
On se croirait souvent dans un tableau de Rembrandt.....
J’ai tenu une heure, trop désespérant !!!!!!

6- LES VOLEURS DE CHEVAUX : de Y. Nurmukhambetov et Lisa Takeba, Kazakhstan/Japon, 1h24
Date de sortie : février 2021
Ce film a été déjà sélectionné pour plusieurs festivals : Busan 2019, Tokyo 2019, Göteborg 2020
Il se passe dans un petit village situé dans les contreforts du Tian Shan, la grande chaîne de montagnes qui traverse l’Asie centrale. Là, Olzhas, 12 ans, vit paisiblement avec sa famille... Jusqu’au jour où des voleurs s’emparent du troupeau des chevaux du village que les hommes conduisent au marché pour les vendre..... Le père d’Olzhas est tué, sa mère décide de déménager avec les enfants chez son frère dans un autre village.... Quand, survient un étranger qui demande à voir Olzhas.... La mère lui demande de l’aider d’abord à déménager, il accepte le marché.....
Dans des paysages magnifiques, le film dépeint le passage de Olzhas de l’enfance à l’adolescence au contact de cet homme mystérieux qui les accompagne sur la route.....
Samal Yeslyamova, actrice du Kazakhstan, qui joue le rôle de la mère, a une présence étonnante pleine de subtilité ; elle a d’ailleurs eu le prix d’interprétation féminine à Cannes 2008 pour son rôle dans “Ayka” du réalisateur Sergey Dvortsevoy, un compatriote.
Ce film est magnifique et est à programmer absolument . J. Mahé